Méditation pour la communauté pour l’office du vendredi saint
« Je suis perdu », pourrait-être ce que pensent les apôtres et les disciples à l’heure où le Christ passe de ce monde à son Père…
« Je suis perdu », pourrait-être ce que porte Marie en son coeur à regarder ce qui se passe…
« Je suis perdu », pourrait-être aussi ce qui traverse la tête de Jésus, « méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance» (Is. 52).
« Je suis perdu » en d’autres temps aurait pu se limiter à ce que nous vivons face à la violence, au mal, à la mort, à notre propre pêché et à celui des autres… mais c’est par notre incapacité à reconnaître que nous sommes perdus qu’il a été broyé (Is 52).
Cette année s’ajoute le bouleversement que la pandémie nous fait vivre. A tel point que l’on parle d’un avant et d’un après…
Impossible de taire ce cri du cœur, en chœur avec les disciples, les apôtres, Marie et Jésus… « Je suis perdu »…
L’ardeur, l’énergie, la détermination avec laquelle Jésus s’avance vers la Croix, nous rappelle pourtant qu’avec Lui, nous sommes des êtres-pour-la-Croix…
Elle est le centre du temps, l’axe autour duquel notre vie s’organise, le rappel que l’avant comme l’après de la pandémie doivent se vivre dans un aujourd’hui du don de soi, pour mourir à nos quêtes narcissiques, notre suffisance, nos certitudes, nos fermetures, « notre orgueil, nos insolences, nos mépris » (Ps 30 v.19) …
En ce jour du Vendredi Saint Seigneur Jésus porte mes souffrances… apprends-moi à susurrer humblement, … « Ô Père, en tes mains je remets mon esprit » (Ref. du Psaume), « tout est accompli » (Ev. Jn), Ô mon Jésus, je suis perdu, viens me chercher « pour que tu continues en moi ton œuvre d’amour aujourd’hui. » (Oraison Finale)
A.P.