Extrait de « Jésuites des pays baltes: le dialogue privé avec le pape François, par le p. Spadaro SJ » – Zenit
Un autre jésuite demande : « L’éducation est une priorité de notre province. Nous avons deux écoles où travaillent 220 enseignants et il y a en tout 1500 élèves. Quels souhaits désirez-vous transmettre à nos professeurs et à nos élèves ? »
J’aimerais dire quelque chose à propos de l’éducation qui peut être utile aux enseignants et aux jésuites qui travaillent dans l’éducation. Il faut sortir d’un héritage négatif d’illuminisme qui consiste à imaginer l’éducation comme un effort pour remplir les têtes d’idées. Aujourd’hui, il existe des écoles et des universités dont le seul but est de préparer leurs étudiants à la « réussite ». Et ils le font en les remplissant de notions. L’éducation implique la personne entière, pas seulement la tête. Je l’ai dit à maintes reprises, et je le répète ici : il y a le langage de la tête, mais il y a aussi le langage du cœur, du sentiment. Nous devons éduquer le cœur. Il faut une éducation des sentiments. Et il y a aussi le langage des mains. Ce sont trois langages qu’il faut maintenir ensemble. Le jeune est appelé à penser à ce qu’il ressent et ce qu’il fait, et il doit ressentir ce qu’il pense et ce qu’il fait et faire ce qu’il ressent et ce qu’il pense. La nôtre est une unité humaine, et tout y entre, l’inquiétude des autres y entre, l’engagement. N’oublions pas le sentir, les sentiments. Ignace était un grand éducateur des sentiments. Et cela doit être le chemin de l’éducation. Il est clair que la tâche des jésuites qui travaillent dans les écoles est également de former des éducateurs compétents. Ils doivent construire une communauté éducative capable de discerner les situations et d’apprendre à enseigner ces trois langages du cœur, de la tête et des mains. Mais, s’il vous plaît, que les jésuites ne quittent pas l’éducation ! La Société ne doit pas abandonner cette mission, car c’est une route solide.